Depeche AFP !!!

Le Grand slam de poésie a clos cinq jours de performances à Bobigny

Le Rémois Barcella, l'équipe de Paris-la réunion et l'américain Anis Mojgani ont été les vainqueurs des tournois de poésie urbaine du "Grand slam de poésie" qui s'est achevé samedi soir à Bobigny (Seine-Saint-Denis) devant un public de 300 personnes.

Afin d'échauffer les concurrents, le poème "Tak Tyka" du polonais Bohdan Piasecki, 27 ans, a ouvert la dernière soirée du "grand slam de poésie" avec des mots de polonais récités à vive allure, de manière rythmée durant 3 minutes, décrivant le temps qui passe et traduits en simultané sur l'écran géant de la scène de la maison culturelle de Bobigny.

"Ce n'est pas le vainqueur de la coupe du monde mais il est incroyable, j'ai découvert la langue polonaise et même sans ne rien comprendre, on ferme les yeux et ses mots nous transportent, on frissonne", a expliqué à l'AFP le slameur Rémois Imora, qui espère mener à bien un projet de slam hip-hop avec Bohdan Piasecki et le slameur suisse Robert Roccobelly .

Organisée pour la première fois cette année depuis la création du Grand slam national de poésie il y a quatre ans, la "Coupe du monde de poésie" a fait se rencontrer durant cinq jours à Bobigny les champions de seize pays, dont la France, en plus du 4e Grand slam national de poésie qui a vu s'affronter seize équipes de quatre artistes sélectionnés partout dans l'Hexagone.

"Le slam de notre pays traite souvent des problèmes franco-français" et "là, au cours de cette semaine à Bobigny on a pu découvrir la diversité du monde entier, en s'ouvrant aux autres, ce qui nous fait nous dire que c'est pour cela qu'il faut continuer", a expliqué à l'AFP Barcella, gagnant de la finale individuelle.

Le poète américain Marc Kelly Smith, 56 ans, créateur de cette discipline en 1986 à Chicago, était présent samedi soir à Bobigny et s'est lancé avec force et émotion dans un poème sur l'idée du don et du partage, à l'aide de métaphores qui ont séduit le public.

Victor Zarca, champion de France de l'édition 2006 à Nantes, concourait cette année avec l'équipe parisienne "le Gobe-Lune". Il s'est dit "surtout déçu pour les copains" de "ne pas avoir été sélectionné pour la finale" mais retiendra de cette semaine à Bobigny "des découvertes étrangères magiques", qui rendent "la poésie universelle".

Cette finale "a été un véritable feu d'artifice", avec des personnalités "lumineuses" et un "côté très sportif" au moment où il a fallu "départager avec un nouveau poème les deux équipes de Reims et de Paris, arrivées ex-aequo", a expliqué K'trin-d, présidente de la Fédération française de Slam poésie (FFDSP), initiatrice de ce projet de rencontres gratuites.

Caroline, 27 ans, assistante de communication à Paris, a fait le déplacement à Bobigny avec sa soeur pour "toucher de près le slam" qu'elle a découvert l'an dernier avec l'artiste Grand Corps Malade. Elle s'est dit "impressionnée par les performances de la soirée", notamment "celles du Polonais" qui l'ont "scotchée sur place".

Le "Grand slam de poésie" est définitivement en plein essor et "sera peut-être reconduit à Bobigny l'an prochain", même si "le principe de base américain est de changer de ville à chaque nouvelle édition", a ajouté K'trin-d.

BOBIGNY, 1 juil 2007 (AFP)