Forte d'une communauté slam importante, Reims accueillait hier pour sa « nuit du slam » le fondateur et le champion du monde 2008 de cet art qui met en avant les mots et les vers.
SON nom ne vous dit sans doute rien. Pourtant dans le milieu du slam, c'est une référence. Mark Smith, est celui qui a fondé il y a 25 ans à Chicago ce mouvement artistique qui a explosé en France il y a quelques années avec Abd Al Malik et Grand corps malade.
A l'occasion de la nuit du slam qui se tenait hier à la médiathèque de Reims et à la Cartonnerie, Mark Smith est venu défendre sa conception du slam, celle basée sur la mixité, la rencontre entre générations et entre personnes venues d'horizons très différents. « Le Slam, c'est un mariage entre une performance et une écriture, un texte avec une interactivité avec le public », explique cet ancien ouvrier du bâtiment et poète. « En 25 ans, il a évidemment beaucoup évolué. Cela a commencé avec un petit noyau puis ça s'est étendu comme une toile d'araignée en partant dans tous les sens. Une chose n'a cependant pas changé : cela reste une interaction entre plein de gens de passage, tous différents. Mon travail aujourd'hui, à travers mes différents voyages dans le monde, c'est de retracer les racines de ce mouvement, de vérifier que cela reste une histoire de communauté où aucune sélection n'est faite… »
A Reims, le fondateur du slam semblait comblé. Il est vrai que la cité des sacres a de brillants représentants dans ce milieu avec l'équipe de Slam tribu et Barcella, champion de France 2007 et 3e au championnat du monde en 2008.
« Je ne sais pas comment cela se passait chez vous il y a 25 ans, mais chez moi à Chicago, il n'y avait pas de rencontres autour de la poésie ou alors elles étaient très ennuyeuses. De plus les gens ne se croisaient pas. Jamais nous aurions pu nous retrouver avec Danny sur une même scène », explique Mark Smith en désignant Danny Sherrard, champion du monde 2008 de slam, présent lui aussi hier soir à Reims. Entre les deux hommes, le « vieux » et le « jeune » la complicité est réelle, les deux compères se lançant même dans une improvisation en direct.
Reste à savoir si ce mouvement artistique perdurera avec le temps. Même s'il dénonce le « grand côté commercial du slam qui réduit la création des artistes », Mark Smith est résolument optimiste en voyant les jeunes s'emparer du phénomène. « L'avenir passe par les écoles, l'éducation. A Chicago, 56 établissements scolaires travaillent autour du slam. On doit continuer dans cet esprit ».
G. A.-T.
La nuit du slam joue les prolongations ce jeudi 19 mars à 20 heures avec une création originale (SpelL dOSa), scène « étudiants étrangers » à la Villa Douce.
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Article paru le : 15 mars 2009
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